Actualités du réseau

A Pontivy (56), le Théâtre des Halles, bâtiment historique de la ville, fait peau neuve. A la rentrée 2023, le bâtiment proposera un théâtre rénové, ainsi qu'un espace de coworking et une boutique de créateurs.trices. Au rez-de-chaussée a ouvert le 3 juillet la « Cantine des Halles », un tiers-lieu citoyen composé d’une cantine, d’un café, et d’un espace de producteurs. C’est Julie Gacquiere, couteau-suisse aussi bien à l’aise dans la gestion de projets, qu’avec un sac à dos ou derrière un bar, qui porte ce projet. Entre deux services, elle a répondu à nos questions sur les avancées du projet. Un mois seulement après l’ouverture, découvrez ce projet sur citoyens-financeurs, et devenez bénévoles !

Bonjour Julie, pouvez-vous vous présentez  ?

Bretonne d’origine, j’ai diversifié mes expériences et mon parcours au cours des 20 dernières années, d’abord à Paris puis à travers le monde et la France avant un retour aux sources, en Bretagne, en 2018. Aujourd’hui, je me donne personnellement 2 défis qui sont intrinsèquement liés :

  • Éduquer mon fils de 4 ans dans le respect du vivant, pour qu’il soit, espérons-le, la génération du changement.

  • Créer un lieu de rencontre et de vie pour partager nos connaissances et mettre en place des solutions concrètes face aux enjeux sociaux et environnementaux. Permettre aux générations passées, présentes et futures d’être ce changement.

Pouvez-vous décrire le projet de la Cantine des Halles ?

La Cantine des Halles, c’est un lieu d’effervescence collective, et un espace de vie confortable et agréable pour penser les transitions, le vivre ensemble et l’éco-parentalité. Il est porté par une association locale, composée de bénévoles désireux de participer activement à son lieu de vie.

Le lieu accueillera :

  • Un café associatif, pour réunir les habitant.e.s et les gens de passage, autour de produits essentiellement locaux et bio. Un espace dédié aux enfants sera proposé. Le principe des cafés et repas suspendus (geste de solidarité qui consiste à payer 2 cafés, ou arrondir l’addition, pour permettre à une personne dans le besoin de profiter d’un café ou d’un repas gratuit) sera également développé.
  • Une cantine de petite restauration, avec des produits de saison, local et bio, sur place ou à emporter. La cantine accueillera des expérimentations et ateliers culinaires autour du zéro déchet, de la cuisine du monde ou encore du fermenté. Une cheffe expérimentée, Hermine, a été recrutée, elle est déjà à l’œuvre pour proposer une cuisine de qualité.
  • Un comptoir de producteurs : il permettra aux petites productrices et producteurs locaux d’avoir un point de vente supplémentaire

Une offre culturelle sera proposée autour de spectacles, concerts et autres temps conviviaux. Un programme d’animations, concocté et animé par les bénévoles du lieu et les partenaires, complète l’offre du lieu.

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Comment se sont passés les travaux d’aménagements ?

Nous avons eu les clés du local le 3 mai dernier. L’aménagement des différents espaces a prît 2 mois. Des chantiers participatifs ont été organisés pour récupérer et rénover des meubles, afin de créer les différents espaces du lieu. Des bénévoles et des associations d’insertion ont été mobilisés. Le financement participatif a été un succès, nous avons pu lancer la fabrication du bar sur-mesure par une artisane des Côtes d’Armor. C’est la commission aménagement qui a suivi l’avancée de chacun des chantiers, et mesure les avancées.

En parlant de commission aménagement, pouvez-vous m’en dire plus sur l’organisation et la gouvernance du lieu ?

Le choix d’une gouvernance partagée a été voté. Ce sont des commissions, constituées de bénévoles, qui assure le fonctionnement de l’asso et du lieu. A l’heure actuelle, 5 commissions sont actives : animation, administrative, communication, cuisine et aménagement...Leur rôle sera plus ou moins fort en fonction de la vie du projet.

Chaque commission est autonome, elle dispose d’un budget propre qu’elle gère en fonction des besoins : il n’y a donc pas de siège de trésorier au bureau. La ou le référent siège au Conseil d’Administration pour rendre des comptes sur l’avancée des chantiers. Ainsi, l’ensemble des chantiers et des tâches ne repose pas sur une seule personne. Dans la même optique, la présidence est portée par 2 co-présidentes, ce qui permet une meilleur répartition des tâches.

L’objectif est aussi d’impliquer les bénévoles en fonction de leurs besoins, et de les laisser s’approprier le lieu. En dehors des horaires « marchands » du lieu (du lundi au jeudi), les bénévoles qui le souhaitent pourront ouvrir et gérer le café, le samedi par exemple. Pour cela, des formations (caisse, gestion, service/hygiène) sont nécessaires pour garantir l’autonomie et la montée en compétences des bénévoles. L’été sera une très bonne période d’expérimentation.

 

Quelles ont été les premières animations du lieu ?

Les deux premières animations ont été programmée par la Commission dédiée. Dans les deux premières semaines suivants l’ouverture, un atelier sur la fresque du climat va être proposé, ainsi que l’initiation à l’outil MyCO2 qui permet de calculer notre empreinte carbone personnelle et de sensibiliser aux ordres de grandeur du carbone.

Fin août, la Cantine des Halles participera aux festivités des Estivales (programme d’animations de Pontivy en été). Le lieu accueillera notamment, le temps d’un goûter, les participants d’un atelier de fabrication de bombes à graines. Un bon pour un atelier parents-enfants sera offert en lot aux kermesses des écoles du coin.

A terme, l’objectif est de proposer 1 animation par semaine, quelle soit portée par des bénévoles ou des partenaires.

 

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Dans quel état d’esprit êtes-vous, 1 mois après l'ouverture ?

Je me sens « speed », mais très heureuse d’avoir créé et ouvert un espace différent à Pontivy. Les clients et usage.r.e.s sont ravies, et nous commençons à avoir du bouche à oreille. Je peux compter sur l’équipe de bénévoles mais ce n’est pas toujours facile de déléguer ! Je prendrai tout de même le temps de me reposer en 1 semaine en septembre !

Pourquoi et comment avez-vous fait appel aux CIGALES de Bretagne ?

En tant qu’association, nous avons obtenu quelques subventions, un contrat d’apports associatifs et un prêt bancaire. Aujourd’hui, nous sollicitons les CIGALES de Bretagne pour boucler le budget et investir dans l’aménagement de la Cantine des Halles. S’agissant d’un projet citoyen et collectif, le soutien des CIGALES de Bretagne aurait donc tout son sens.

Le mot de la fin ?

 Après plus de 2 ans de réflexion autour de ce projet, je suis heureuse d’avoir ouvert la Cantine des Halles et de voir que le résultat est plus que positif ! Afin de préserver la dynamique actuelle, nous cherchons des bénévoles pour participer à la vie du lieu. Plus nous serons nombreux et nombreuses, et plus chacun.e pourra s’impliquer sans monopoliser tout son temps libre. Si vous souhaitez rejoindre l’aventure, contactez-nous!

> bonjour[at]lacantinedeshalles.bzh

Aujourd’hui, lumière sur Ker Liviou, un projet de production de plantes tinctoriales, aromatiques et de safran. Porté par Aline Perdereau, agricultrice en reconversion, ce projet allie à la fois préservation de savoirs-faire et innovations textiles. Ce projet est à découvrir sur citoyens-financeurs, notre plateforme des projets de l'économie sociale et solidaire.

La mode textile en plein essor(age)

Depuis quelques années, le secteur de la mode, notamment Made In France, a entamé une transformation profonde de ses pratiques vers une production plus respectueuse de l’environnement. Matières premières, teinture, délavage... c’est toute la chaîne de fabrication qui doit être repensée. C’est par exemple le cas du Jean 1083, fabriqué entièrement en France (exceptée la culture du coton), à moins de 1083 km du client final. Pour preuve encore, 34 % des français ont déclaré avoir acheté du textile bio en 2021. Et si on pense d’abord au coton bio ou à de la relocalisation d’ateliers de fabrication, la question se pose aussi pour les encres et teintures appliquées sur les vêtements.

C’est dans ce contexte qu’Aline, porteuse de projet et petite-fille d’agriculteurs, a démarré une culture de plantes tinctoriales à Questembert, une commune située au sud du Morbihan. Après 20 ans de médiation culturelle et artistique en région Centre, elle a réfléchit pendant 3 ans à sa reconversion professionnelle, avec en tête le domaine textile et toutes les innovations qui s’en s’y rattachent.

Qu’est-ce-qu’une plante tinctoriale ?

C’est une plante utilisée pour produire des pigments et extraits végétaux entrant dans la fabrication de textiles, mais également de cosmétiques (rouges à lèvres, coloration capillaires, etc.). Elle se décline également dans une grande variété de produits à peindre pour artistes, encres pour les beaux-arts, aquarelles, gouaches… Connues depuis l’antiquité, les plantes à couleurs ont été utilisées pendant des siècles dans le domaine textile.

Quelques exemples de transformation de plantes tinctoriales :

  • Le pigment bleu est obtenu à partir de feuilles fraîches de persicaire, par extraction acqueuse (eau chaude puis oxygénation)

  • Le pigment rouge provient du séchage et du broyage des racines de garance

  • Le pigment orange s’obtient en séchant des fleurs de cosmos coreopsis

  • Le pigment jaune se trouve au niveau de la hampe florale du réséda, après séchage et broyage

Dans un premier temps, Aline se concentrera sur la production de pigments bleus, jaunes et rouges. C’est donc la garance, le persicaire et le réséda qui ont été plantés ces derniers mois.

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A partir des cultures et des procédés de transformations, Aline proposera 2 types de produits :

  • Semi-transformés ou semi-gros : après le séchage, les récoltes sont broyées et transformées en pigments. Ils sont à destination des grossistes des filières textiles et cosmétiques et des boutiques spécialisées (dans un rayon de 200 Km).

  • Transformés : réalisation d’encres végétales, et vente directe à la ferme sous forme de coffrets, pour les particuliers ou la filière des beaux-arts.

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Entre savoirs-faire et modernité

La culture de plantes tinctoriales allie patience et technique. Il faut observer la terre et connaître la composition du sol pour planter les vivaces au bon endroit. Pour améliorer la nature du sol, des engrais verts sont semés, puis fauchés ou broyés sur place. La rotation des cultures aussi toute son importance dans la qualité des plantes et du sol, c’est pourquoi cette activité demande une grande surface disponible. La parcelle s’étend sur une surface de 8 hectares. Pour 1 kilo de pigment indigo, il faut à peu près 300 kilos de feuilles fraîches de persicaire. L’indigo peut être récolté quelques mois après la mise en terre, tandis que 3 ans sont nécessaires avant la récolte de plantes comme la garance. Une connaissance poussée des plantes et de leur croissance est donc indispensable, ainsi que la mise en place d’une gestion différenciée des cultures.

Les cultures sont labellisées AB (Agriculture Biologiques) et suivent les principes de l’agroforesterie, c’est-à-dire l’association d’arbres et de cultures ou d’animaux sur une même parcelle ». Cette pratique permet une meilleure utilisation des ressources, une plus grande diversité biologique et la création d’un micro-climat favorable à l’augmentation des rendements ». Côté technique, la maîtrise des outils (plantation, récolte…) et des machines (récolteuse, séchoir, broyeur, conditionneur…) ainsi que la réalisation de semis sous serre sont donc indispensables. moyen terme, Aline compte aussi diversifier sa production, pour répondre aux besoins du marché comme éviter l’épuisement du sol. Une réflexion sur la culture de safran et de plantes aromatiques et médicinales est en cours.

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Une histoire de réseau...

C’est suite à une rencontre avec la Petite Filature Bretonne, filature artisanale installée en Centre Bretagne soutenue par 2 clubs brestois et 2 clubs rennais en 2019, qu’Aline a songé à prendre contact avec les CIGALES  de Bretagne. Plutôt une bonne idée : son projet fait l’unanimité parmi les cigalières et les cigaliers bretons. Plusieurs clubs ont déjà rencontré Aline et un premier soutien, sous forme de prêt différé à taux 0, a été acté. Au delà d’un coup de pouce financier, c’est un ancrage local (le club est basé à Ploërmel) qui est aussi recherché.

 

Le saviez-vous ?

Le bleu de la marinière bretonne était initialement issue de l’indigo, un arbuste originaire d’Inde : une denrée rare et chère. C’est pourquoi la marinière n’est pourvue que de fins liserés bleus !

logo CuEAprès plus de 2 ans de gestation, l'association "Comme un Etabli" s'est transformée en SCIC lors de son assemblée générale du 2 octobre.

Devant une assemblée distanciée mais attentive et enthousiaste, Margaux LE BELLEGO, membre du CA au titre des artisan.es, a été élue présidente de la toute nouvelle SCIC, elle emménage ce lundi dans son local (derrière l'écran à droite. Benjamin DANJOU et Edvin BERNARDIN, élus au CA dans le collège salariés, ont respectivement été élus Directeur général et Directeur général délégué. Notre ami Eric DELORME a été lui, élu au conseil d'administration comme représentant des CIGALES.

Conditions sanitaires obligent, pas de pot de l'amitié pour clore cette assemblée générale exceptionnelle. Mais dès que le virus aura le dos tourné ...

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Estelle et Nicolas recherchent l’appui de personnes motivées par la création d'une salle dédiée à l’escalade à Saint Brieuc.

Ça tombe bien! La commission entreprise de l'association des CIGALES de Bretagne vient de valider leur projet et invite donc les clubs à s'impliquer dans sa réussite.

Cette salle dédiée à l’escalade et accessible à tous les niveaux dans un esprit joyeux et convivial est inclue dans le réseau THE ROOF FRANCE, qui propose déjà des lieux de partage et de rencontre autour de l’escalade à Rennes et à Brest, mais aussi au Havre, à Poitiers, à Bayonne, ou à Toulouse. D'autres projets sont en cours comme à St Brieuc, où les pratiquants de ce sport n'ont que trop peu d'offres!!

Découvrez les détails du projet sur notre site www.citoyens-financeurs.org afin de peut-être devenir le soutien qu'ils attendent et de les aider à grimper les différentes étapes de leur parcours d'entrepreneur.e.s de l'économie sociale et solidaire!

En attendant de trouver son lieu idéal, l'équipe YOU.ME peaufine son projet par des résidences et développe son activité traiteur. Cette fois-ci c'est dans les locaux de la Grenouille à Grande Bouche, autre entreprise soutenue par les clubs CIGALES

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